Le petit garçon qui n’avait jamais vu la mer…

J’avais 8 ans et les enfants défavorisés arrivaient en bus par centaine sur le parking de la Patinoire grâce au Secours Populaire.

J’avais entendu le matin même à Radio Corsaire que certains enfants ne venaient jamais à la mer et ne savaient même pas à quoi ressemblait une plage, des coquillages et le sable. Ils n’avaient jamais vu mon paysage, le sable fin que je foulais depuis mon plus jeune âge et où je chantais gaiement les pieds dans l’eau  baladant mon panier en osier rempli de Pagures :

« A la pêche aux moules moules moules, je ne veux plus y aller maman, les gens de la ville ville ville, on pris mon panier maman, les gens de la ville ville ville, ont pris mon panier maman »…

J’ai pris conscience ce jour-là que tous les enfants ne partaient pas à la plage, ne voyaient pas la mer, et surtout ne partaient jamais en vacances.

Le soir, alors qu’on regardait le journal télévisé de Christine Ockrent sur Antenne2, j’ai vu les images de ma belle ville, de ces enfants qui couraient pour la première fois dans la mer sous un ciel sans nuage.

Un petit garçon de 6 ans interrogé par un journaliste était troublé de découvrir Malo Les Bains :

« Ben moi, je pensais pas que la mer ressemblait à ça… je pensais que c’était comme une grande piscine avec des vagues, mais en fait c’est bien plus grand qu’une piscine ! »

Le petit garçon n’avait jamais vu la mer et le temps d’une journée, il avait gouté à sa saveur salée en plongeant dedans, il avait foulé le sable délicat et les coquillages gratouillaient la plante de ses pieds… La journée avait été ensoleillée et les sandwichs préparés avec soin par sa maman n’avaient pas la même sapidité face à la mer. Le petit garçon avait compris que le bonheur n’était pas loin finalement et qu’il consiste souvent à des choses simples.  Il raconterait le soir à sa maman cette merveilleuse expédition à une centaine de kilomètres de chez lui, le bout du monde loin des barres d’immeubles et de sa grisaille quotidienne. Il avait gardé précieusement des coquillages au fond des poches de son short, un peu de sable entre ces orteils et de doux souvenirs qu’il raconterait à ces enfants même trente ans plus tard.

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J’ai aussi compris ce jour-là que j’avais de la chance de vivre ici et que je serai liée à vie à cette plage, au vent de la mer montante, au sable qui vient piquer mes jambes l’été. J’ai marché des kilomètres sur mon joli littoral, jamais lassée. J’ai appris à mes enfants à respecter ce patrimoine naturel et à l’aimer autant que moi.

Mais surtout, je n’ai jamais oublié ce petit garçon qui avait découvert la plage et la mer pour la première fois…

Lettre à Catherine D. qui juge très mal Dunkerque

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Catherine Deneuve dénigre Dunkerque dans le Elle Magazine

Chère Madame Deneuve,

J’ai 10 ans, je m’appelle Stella-Rose.

Maman lit de temps en temps le magazine Elle, elle aime y lire les articles, y déniche quelques tendances, et me lit mon horoscope. Je n’y crois pas à l’horoscope mais je trouve ça très rigolo.

L’été dernier, j’avais passé le casting pour figurer dans ton film qui se tournait à Dunkerque, on avait fait de jolies photos mais je n’avais pas été retenue… une autre fois peut-être. Je trouve ça toujours excitant de voir des caméras dans ma ville, Dunkerque, et puis je m’imagine peut-être un jour devenir actrice, enfin plutôt rock star et ensuite  actrice (ça se passe souvent comme ça à notre époque, on commence à chanter et après on a des rôles dans les films).

Je n’ai pas vu beaucoup de films avec toi dedans, je suis trop jeune. J’ai juste vu les Parapluies de Cherbourg, j’adore les comédies musicales, et j’ai une cousine qui habite Cherbourg, alors c’était plutôt sympa à regarder. T’étais beaucoup plus jeune alors, et tu avais l’air plus sympathique et jolie aussi.

Maman en lisant le dernier Elle était fâchée, je lui ai demandé pourquoi… En fait, tu étais dans le magazine, et tu y parlais du tournage du film La Tête haute:

« Sur le tournage de La Tête haute, à Dunkerque, je ne peux pas me vanter d’avoir écumé les boîtes de nuit. Ça m’a semblé d’une tristesse, cette ville ! C’est un port, certes, mais ce qui marche vraiment, ce sont les cigarettes et l’alcool. »

Tu parles de ma ville, là? L’as-tu bien regardé? As-tu seulement levé les yeux une seule fois sur la plage…

As-tu marché dans son sable fin? T’es tu promené à la rencontre de la Duchesse Anne? Des quais?

Nous ne sommes pas à Paris et nous n’avons pas de boutique luxueuse, pas de place Vendôme, pas de Palace, pas de grande avenue… mais nous avons ici des gens aux grands coeurs, des sourires à t’offrir et le vent de la Mer du Nord.  La côte d’Opale t’offre une plage à perte de vue, une lumière comme nulle part ailleurs.

Maman est en colère, moi je ne le suis pas finalement… tu as certainement oublié de retirer tes lunettes de soleil pour bien regarder autour de toi et tu as sans doute passé trop de temps au troquet en face du Tribunal de Dunkerque à fumer des clopes pour voir que la ville ne se limitait pas à ça. D’ailleurs, à propos, comme dirait ma petite soeur, tu ferais bien d’arrêter de fumer sinon tu vas vite mourir et puis ça abîme la peau et la tienne est déjà toute fripée!

Comble de l’histoire, alors que tu dénigres notre Dunkerque, la région Nord–Pas-de-Calais a financé une partie du film, à hauteur de 150 000 €… pas sûre que ce soit un bon investissement pour ce film tourné dans une ville aussi triste…

Moi, je suis heureuse ici, je n’ai pas envie de t’inviter à revenir pour découvrir ma ville… tu es trop égoïste pour ça, et même que comme dit maman, tu dois avoir un ego tellement sur dimensionné que tu ne nous trouves pas assez intéressants pour toi. En effet, tu as la Tête Haute comme le titre du film mais aussi la tête grosse comme un melon!

Je te souhaite bonne continuation et fais attention au tapis rouge à Cannes (un accident est si vite arrivé).

Bien à toi,

SR

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6 signes du syndrôme de la Mére Domestique

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J’avais l’habitude de penser que «domestique» était un mot qui ne s’appliquait qu’ aux  chats, aux chiens et aux cochons dingues ( oui, dingues, pas d’Indes… tu me lis bien). Maintenant, j’aime l’odeur de l’eau de Javel (surtout après une épidémie de gastro). Qu’est-ce qui m’arrive? Je crains de devenir domestique… et ça m’inquiète!

Le syndrôme de la  Mére Domestique (SMD) est une espèce  qui met à  sécher les vêtements sur le radiateur, et maintenant qui compte le sèche-linge comme  son bien le plus précieux (c’est d’ailleurs le cadeau d’anniversaire de ses 35 ans). À ne pas confondre avec la ménagère Toquée bourrée de TOCs (redondance nécessaire et utile), dont la maison vous donne envie de pleurer… tellement elle est propre.

Avec l’arrivée des enfants, on passe plus de temps à la maison, moins en boîtes de nuit,  on boit plus de vin… mais on se couche nettement plus tôt!

Voici donc 6 signes qui confirment que vous faites parties du club des SMD :

1. Vous parcourez l’allée du supermarché au rayon  nettoyage comme vous aviez l’habitude de parcourir la parfumerie Sephora ou Nocibé pour des produits de beauté (mais ça c’était avant). Ce n’est plus votre visage que vous voulez garder plus lumineux, plus frais, plus jeune, plus rayonnant… non, non, ce sont vos WC!

2. Vous aimez vider le filtre de sèche-linge. Rouler cette belle peluches entre vos doigts!!! Sensation étrange et nouvelle!

3. Votre achat coup de coeur de l’année dernière est un véritable distributeur d’essuie main automatique! Le truc qui change la vie!

4. Votre aspirateur vous lâche… vous pleurez. Vous auriez préférez que ce soit votre iPhone qui rende l’âme!

5. Vous aimez pré-laver une casserole avant de la placer dans le lave-vaisselle.

6. Vous achetez du papier hygiénique lors des promotions gros volumes parce que ça sert toujours!

Si vous observez ces 6 signes chez vous ou votre épouse… alors oui, c’est le SMD!